Cette année, le festival investit le Carreau de Cergy-Pontoise, un ancien marché couvert transformé en salle d’arts visuels, pour explorer la thématique fascinante de notre relation avec le monde animal.

La première partie, du 12 novembre au 29 décembre, offre un regard diversifié sur le règne animal. Tina Merandon, avec sa série “Anima”, examine la relation intime entre les enfants et leurs animaux de compagnie, capturant des moments de complicité silencieuse qui oscillent entre l’étrange et le familier. Le photographe britannique Tim Flach, quant à lui, présente des portraits saisissants de fauves, d’insectes et de singes, sensibilisant le public à la menace qui pèse sur ces espèces. Laurent Ballesta, explorateur des océans, nous plonge dans les profondeurs marines, révélant la beauté et la fragilité de cet écosystème, notamment avec sa série impressionnante sur les requins. Dans un registre plus poétique, Nathalie Baetens sublime les “Oiseaux de nuit” en noir et blanc, magnifiant hiboux et chouettes sur un papier texturé, baignés dans une lumière lunaire fantomatique. Pour clore cette première partie sur une note d’humour, Daniel Gebhart de Koekkoek présente ses “Jumping cats”, une série de photographies désopilantes venues d’Autriche.

La deuxième partie du festival, du 14 janvier au 2 mars, met l’accent sur la performance, le noir et blanc, et les correspondances artistiques. Un dialogue inédit s’établit entre les œuvres de Vincent Munier et celles de Pentti Sammallahti, unissant les visions du photographe français et du finlandais dans un accrochage unique. Le regretté Michel Vanden Eeckhoudt occupe une place d’honneur avec ses portraits tendres et subtils d’animaux en captivité. Jean-François Spricigo, artiste belge polyvalent, présentera un spectacle original en compagnie du comédien Jacques Bonnaffé, autour d’un film photographique créé spécialement pour l’occasion. L’Américaine Annie Marie Musselman nous emmène au cœur d’un centre de soins pour animaux sauvages, capturant l’empathie et le dévouement de ceux qui se consacrent à sauver la faune. Enfin, Marta Bogdanska révèle le rôle méconnu mais crucial des animaux durant les deux guerres mondiales, à travers des archives minutieusement explorées. Tout au long du festival, le public pourra découvrir les fruits des ateliers photographiques menés par Tina Merandon avec les résidents du bailleur social Erigere, ainsi que les créations des enfants de l’école Talentiel à Vauréal. De plus, les installations des étudiants Elias Galindo Lopez et Felix Szpirglas, lauréats de l’appel à candidature de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy (ENSAPC), seront exposées, apportant un regard frais et novateur à l’ensemble. Cette édition du Festival du Regard promet d’être un voyage visuel captivant à travers le monde animal, mêlant sensibilisation écologique, poésie visuelle, et réflexion sur notre coexistence avec les autres espèces. De la profondeur des océans aux cieux nocturnes, en passant par les champs de bataille de l’histoire, chaque photographe apporte sa perspective unique sur notre relation complexe et fascinante avec le règne animal. Le festival invite ainsi les visiteurs à porter un regard nouveau sur ces “amies les bêtes” qui partagent notre planète, soulignant l’urgence de préserver leur habitat et de reconnaître leur importance dans nos vies et notre histoire collective.