Pour son tout premier événement individuel au sein d’une institution artistique parisienne, Paz Errázuriz, la renommée photographe originaire du Chili, dont les œuvres sont relativement méconnues en France, expose 120 tirages issus de 15 séries distinctes, dont trois n’ont jamais été dévoilées au public : Próceres (1983), Sepur Zarco (2016), Ñuble (2019), en plus de sa série emblématique La Manzana de Adán, créée entre 1982 et 1987.

Paz Errázuriz se consacre à l’observation de personnes évoluant au sein de réalités distinctes, parfois même parallèles : des artistes de cirque, des lutteurs, des travestis, des prostituées, des vagabonds, voire des individus atteints de troubles mentaux sont souvent capturés dans des environnements clos. Son engagement à long terme lui permet d’établir des liens profonds avec ses sujets. Les hommes et les femmes posent avec fierté, parfois se livrent, offrant un aperçu de leur intimité. Paz Errázuriz avoue fréquemment qu’il lui est difficile de mettre un point final à une série. Pour elle, les récits et les vies qu’elle immortalise demeurent “inachevés”, comme si elle ne souhaitait pas voir les personnes qu’elle a rencontrées tomber dans l’oubli.

Ses portraits en noir et blanc, d’une beauté formelle indéniable, évoquent les pressions sociales, l’invisibilité de certaines catégories de la société, et la nature humaine, tout en remettant en question les normes établies en matière de représentation visuelle.

Cette exposition reçoit le soutien du programme de Kering Women In Motion qui a pour objet de faire connaître les femmes dans les domaines artistiques et culturels, ainsi que le concours de l’Institut Français au Chili. Elle est accompagnée de la toute première monographie consacrée à Paz Errázuriz publiée en français (Atelier EXB).